« Derrière le code-barres », le travail forcé

« Derrière le code-barres », le travail forcé

Publié le 10 Déc 2015

Le 17 décembre, à l’occasion de la conférence au Sénat sur l’esclavage moderne, Ressources Humaines Sans Frontières (RHSF), présentera son exposition « Derrière le code-barres ». L’association souhaite alerter l’opinion sur les réalités du travail forcé dans le monde.

Lutter contre le travail forcé

Le 17 décembre prochain, l’Organisation internationale du travail, et la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), organise un colloque au Sénat à la veille de la ratification du protocole additionnel à la convention 29 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur le travail forcé. Ce protocole important permettra de renforcer la lutte contre ce fléau mondial qui touche aujourd’hui près de 21 millions de personnes (11,4 millions de femmes et de filles et 9,5 millions d’hommes et de garçons). La France devrait ainsi être le  troisième pays, après le Niger et la Norvège, à signer ce protocole. En vue de promouvoir la ratification de ce dernier, l’OIT a lancé une nouvelle campagne mondiale pour mettre fin à l’esclavage moderne « 50 for Freedom » qui a pour but de mobiliser le soutien de l’opinion publique et d’inciter au moins 50 pays à ratifier le Protocole de l’OIT sur le travail forcé d’ici à 2018.

« Derrière le code Derrière »: une rétrospective pour mettre en lumière le travail forcé

A cette occasion, RHSF présentera son exposition itinérante intitulée « Derrière le code-barres ». Elle regroupe le travail de 20 artistes de nationalités différentes sur le thème « des Droits de l’Homme au travail dans la chaine de sous-traitance ». 120 dessinateurs originaires de 47 pays du monde entier y ont participé en proposant 315 œuvres. Ce concours international de dessins a été réalisé sous la présidence du dessinateur Plantu. L’exposition a été précédemment plébiscitée à Rome, à l’ONU à New-York, à Paris sur le parvis de l’Hôtel de Ville, à Toulouse, en Turquie… Elle prendra place au sein du Sénat afin de marquer cette journée importante pour les droits de l’homme.

RHSF, une ONG engagée

RHSF a été créé en 2006 par Martine Combemale. RHSF a pour objectif de promouvoir le respect des droits de l’Homme au travail dans toute la chaîne de sous-traitance. La lutte contre le travail forcé et le travail des enfants constitue l’une des priorités de l’association. 

« Les chiffres du travail forcé dans le monde sont alarmants. Des femmes, des hommes et des enfants sont exploités au quotidien.  Parmi ceux qui travaillent pour des particuliers ou des entreprises, 4,5 millions subissent une exploitation sexuelle forcée. Les commanditaires profitent de cette situation et génèrent d’immenses profits illégaux. Le travail forcé à grande échelle touche notamment les pays asiatiques (Malaisie, Vietnam, Thaïlande, Chine, Indonésie…), les pays du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Qatar…). En Europe, il existe un risque de plus en plus important dans le secteur de l’agriculture, du nettoyage et de la construction. Il concerne les salariés détachés.

Le chantier EPR de Flamanville en est un parfait exemple. De 2008 à 2011, 260 salariés roumains et polonais ont été privés de leurs droits sociaux élémentaires : travail dissimulé, emploi de salariés étrangers sans titre… Il est primordial aujourd’hui de se mobiliser et de lutter contre cette réalité », indique la fondatrice de l’association. Parmi ses nombreuses actions, et à la demande de syndicats et d’entreprises, RHSF a travaillé sur la conception d’une affiche pour les pays à risques. Elle s’adresse aux salariés et présente, dans leur langue d’origine, les codes de conduite à adopter au sein de leurs structures. A l’occasion de la signature du protocole additionnel, RHSF publiera également un guide pratique composé de questions et d’outils pratique composé de questions et d’outils pour lutter contre le travail forcé, élaboré suite à dix ans de travail sur le terrain. Enfin, un film sur le travail forcé en Malaisie est également en préparation, il sera disponible début 2016.

RHSF, seule ONG française à avoir été sélectionnée dans le cadre du projet européen SUSY

RHSF est la seule organisation en France est la seule organisation en France à avoir été retenue dans le cadre du projet européen cadre du projet européen SUSY(Sustainable and Solidarity economy) qui vise à lutter contre la pauvreté à travers l’Economie Sociale et Solidaire. Ce projet est l’occasion pour RHSF de rappeler que plus une chaîne de sous-traitance est courte, moins les risques de travail forcé et de travail des enfants existent.
De par ses actions et dans le cadre de SUSY, l’ONG est également engagée en régions Midi- est également engagée en régions Midi-Pyrénées, Aquitaine, Languedoc Roussillon et Île de France. Elle a cartographié et identifié des
bonnes pratiques au sein d’entreprises françaises :

  • Aquitaine Aquitaine– ATIS, une entreprise qui accompagne l’émergence et le développement des entreprises sociales sur le territoire aquitain.
  • Île-de-France – UPCYCLE, propose un modèle d’économie circulaire.
  • Languedoc- Languedoc-Roussillon Roussillon Roussillon – ENERCOOP, fournit une énergie 100 % renouvelable.
  • Midi-Pyrénées Pyrénées Pyrénées – IéS, fournit un financement solidaire et accompagne les entreprises sociales.

L’objectif de RHSF est de sensibiliser le grand public à l’Economie Sociale et Solidaire et de créer des réseaux d’échanges à partir de ces bonnes pratiques. Elles seront notamment mises en lumière lors d’événements à venir. 

Dans le cadre de ce projet européen, RHSF est également chargée de travailler sur des bonnes pratiques de certains pays comme la Malaisie.

Le catalogue de l’exposition « Derrière le code-barre s» :
Catalogue de l’exposition « Partir »